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Recherche systématique d’anticorps anti-SSA 52 et 60 en l’absence d’anticorps antinucléaires : données épidémiologiques et intérêt diagnostique. Quand les rechercher et quelle valeur en pratique courante ? - 20/05/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.03.310 
A. Saunier 1, , C. Contin-Bordes 2, M. Ralazamahaleo 2, C. Richez 3, P. Morlat 1, P. Duffau 4, V. De Ledinghen 5, M.S. Doutre 6, P. Blanco 2, J.L. Pellegrin 7, V. Jean-François 7, L. Estibaliz 7
1 Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux, Bordeaux 
2 Laboratoire d’immunologie, Hôpital Pellegrin, Bordeaux 
3 Rhumatologie, Hôpital Pellegrin, Bordeaux 
4 Médecine interne, CHU de Bordeaux, Bordeaux 
5 Gastro-entérologie, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac 
6 Dermatologie, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac 
7 Médecine interne, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En pratique courante, lors d’une suspicion de maladie auto-immune (MAI), la recherche d’anticorps anti-antigène nucléaire soluble (anti-ENA) n’est pas réalisée quand les anticorps antinucléaires (ANA) sont négatifs. Néanmoins, une positivité isolée des anticorps anti-ADN ou des anti-SSA 52/60 reste possible. De ce fait, au CHU de Bordeaux, la recherche d’anti-ENA est systématiquement réalisée lors d’une demande d’ANA. La fréquence de ces bilans discordants et les conséquences diagnostiques et thérapeutiques ont été évaluées dans ce travail.

Patients et méthodes

Nous avons étudié sur une année (janvier à décembre 2013), les données démographiques, cliniques et immunologiques des patients du CHU de Bordeaux présentant des anti-SSA 52/60 en LUMINEX à un taux significatif malgré des ANA négatifs (ou1/50) en immunofluorescence indirecte (IFI).

Résultats

Nous avons retrouvé 250 bilans discordants sur l’année 2013 soit 1/5e de l’ensemble des recherches positives en anti-SSA 52/60. Ces dosages concernent 214 patients (âge moyen 54ans) répartis, selon l’indication du bilan immunologique, en 3 groupes :

– groupe 1 (n=44) : patients aux antécédents de MAI (9 syndromes de Goujerot-Sjögren [SGS], 19 lupus). Soixante-seize pour cent des patients étaient traités par immunosuppresseurs et 68 % avaient eu antérieurement des ANA positifs. Ce bilan immunologique n’a pas entraîné de changement majeur diagnostique ou thérapeutique ;

– groupe 2 (n=15) : patientes aux antécédents de complication obstétricale (fausse couche, insuffisance vasculoplacentaire). Aucune patiente n’avait présenté un BAV congénital. La découverte de l’anti-SSA a conduit à une surveillance cardiaque fœtale dans 40 % des cas et à l’introduction d’une corticothérapie et/ou d’une anti-agrégation plaquettaire dans 46 % des cas ;

– groupe 3 (n=155) : suspicion de MAI. Ces bilans discordants ont permis un diagnostic de MAI dans 10 % des cas (5 SGS, 4 lupus, 3 connectivites inclassées, 3 myosites et 1 syndrome des anti-synthétases). Chez ces patients les taux d’anti-SSA étaient présents à taux élevés et dans près d’un tiers des cas une fluorescence cytoplasmique était relevée en IFI.

Conclusion

La présence d’anticorps anti-SSA 52/60 en l’absence d’ANA n’est pas rare et ne doit pas être négligée. Leur recherche systématique n’est cependant pas indispensable lorsque les ANA sont négatifs en dehors d’un contexte particulier : forte suspicion de maladie auto-immune ou contexte obstétrical. Dans ce cas ils doivent être demandés spécifiquement au biologiste quel que soit le taux des ANA. Dans les autres situations le dépistage par les ANA suffit.

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Vol 36 - N° S1

P. A65-A66 - juin 2015 Retour au numéro
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